A deux pas de l’hiver j’ai ouvert ma fenêtre
aux étoiles du ciel où vivent mes ancêtres,
au milieu de la nuit j’imagine des êtres
que je peux reconnaître dans ce dôme champêtre
devenus des errants ils sont sans dieux ni maître
juste un point lumineux de quelques millimètres.
A deux pas de l’amour j’avais clos la fenêtre
aux phrases séduisantes ornées de belles lettres
et une nuit d’ennui je l’ai faite disparaître
du mur de mes pensées j’ai ôté le salpêtre
loin de son souvenir je peux enfin renaître,
cacher ces stigmates, ne rien laisser paraître.
A deux pas de l’étrange j’ai enfilé des guêtres
pour vivre d‘autres mondes, trouver mon périmètre,
côtoyer des rabbins, des imams et des prêtres
des voleurs des marins des soldats et des traîtres,
devant l’autorité j’avais du comparaître
face à leur jugement j’ai pas pu me soumettre.
Je ne suis pas un ange il me faut bien l’admettre
des racines ou des ailes, mes racines pénètrent,
puis si j’avais des ailes je vivrai dans un aître,
et j’ai besoin de l’espace où nulle aile peut être.